Gael, le peuple de la foret
L'Irlande est l'un des pays européens les moins boisés. Au début du XXème siècle, sa forêt avait quasiment disparu, convertie en pâturages pour l'élevage. Humide et océanique, son climat offre des conditions idéales pour faire pousser des arbres. Alors, le pays reboise à tout va. Pâturages, landes, tourbières, partout où la terre est abandonnée ou sans valeur économique, des forêts poussent. 45% d’entre elles sont désormais dominées par une seule espèce : l'épicéa sitka, originaire d'Amérique du Nord, particulièrement adaptée au climat irlandais et mature au bout de seulement 30 ans. Peu à peu, des “patchwork” essaiment sur les flancs de colline. Sombres, en rangs serrés, ces forêts monospécifiques n'ont plus rien de commun avec les forêts enchantées des celtes qui peuplaient les légendes irlandaises. Si l'alphabet gaélique est composé de noms d'arbres et que certains noms de villes portent encore les traces d'un passé forestier, ce dernier a globalement disparu du pays. La plupart des forêts irlandaises d'aujourd'hui sont façonnées par des besoins industriels et économiques. Mais à l'heure de la crise écologique, celles-ci connaissent un regain d'intérêt.